La joie d'être.

Bibliographic Details
Author:Jean-Louis Chrétien
Volume:80
Pages:57-73
Notes:L'A. montre l'enjeu philosophique d'une question théologique apparemment mineure: dans les souffrances de l'enfer, que choisirait Judas, s'il avait à choisir:d'être ou de n'être pas? Il s'agit en effet des rapports entre l'être et le bien et de leur convertibilité. La reponse de Malebranche se caractérise par la neutralisation de l'être: en lui-même, il est indifférent à la volonté; c'est le bien-être que celle-ci veut absolument, aussi peut-elle préférer le non-être à l'être. Cette position, remarque l'A, ne peut se réclamer du néoplatonisme, et s'oppose à celles de saint Augustin et de Maître Eckhart pour qui l'être est troujours un don et la joie d'être la joie d'être la joie fondatrice de toutes les autres. Entre Malebranche et Eckhart, S. Thomas tient une position d'équilibre. S'il concède qu'on puisse préférer le non-être au mal-être, ce voeu du néant des damnés est l'expression du désordre du péché. Et leur inclination naturelle à l'être devient elle-même perverse du fait que ce bien qu'est n'est plus ordonné par eux au bien supprême.
Periodical:Revue Thomiste
Number:1
Format:Article
Status:Needs Review
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